Hystérique ne s’accorde pas au masculin.

Hippocrate, le philosophe grec père de la médecine, associait les symptômes de l’hystérie aux femmes. L’origine du mot hystérie (utérus en grec) reflète d’ailleurs cette idée.
La médecine et la psychiatrie moderne ont heureusement changé cette perception.

Certaines anecdotes médiévales racontent que les femmes hystériques étaient attachées à une chaise et mises au milieu d’un cours d’eau pendant les crises… histoire de les rafraîchir sans doute.

 

Un jour, j’ai surpris une participante qui discutait avec d’autres collègues féminines:

“Taba#%%%#c! Ce n’est pas juste!!!”

Cette expectoration religieuse spontanée me fit réagir.

“Oh, ne t’en fais pas… Je parlais de ma ménopause! C’est tellement injuste! Nos règles nous donnent des maux de ventre toute notre vie et quand ça arrête, on ne se reconnaît plus! Non seulement faut-il accoucher, changer des couches, avoir ce fameux instinct maternel, mais en plus quand la machine décide d’arrêter, elle n’est même pas foutue d’arrêter pour de bon!”

“Elle arrête et repart un peu en nous donnant des chaleurs.”

“Elle arrête un peu plus et repart de plus belle en nous rappelant sa présence par des règles ininterrompues pendant 3 semaines…”

“Et mon humeur!”

“Je me fais peur à moi-même!”

“Je ne sais pas comment mon conjoint peut me supporter!”

Et une collègue de continuer: “Imagine tes collègues de travail…”

Et elle éclata en sanglots… moitié rires, moitié pleurs…

 

Les SPM sont réels. Pas pour toutes bien sûr, mais si je me fie aux histoires que certains conjoints me racontent, les anecdotes d’hystéries passagères sont bien réelles.

Et les chaleurs sont toutes aussi réelles!

Et tout le reste finalement.

Et les mâles là-dedans?

L’andropause est également bien réelle, mais tellement plus légère…

Quelques soubresauts à l’occasion… la libido qui baisse un peu et dans certains cas elle n’est pas la seule à baisser…

 

Mais gare à ceux qui pensent que la ménopause se vit seule. Les conjoints sont souvent les innocentes victimes et subissent les dommages collatéraux… pendant des années quelquefois.

Oh… Je vous entends déjà: Voici un homme qui se plaint alors qu’il ne vit rien de ces symptômes.

Eh bien non!

Pas de plainte. Seulement une constatation.

Certaines situations sont anormalement intenses et ne sont malheureusement pas prises au sérieux par le corps médical. Pas encore.

Probablement à cause du nombre trop faible de gynécologues féminins.

En effet, comment un gynéco masculin peut-il comprendre les chaleurs de la ménopause, les douleurs des menstruations et les affres des variations d’hormones sur l’humeur et le moral?

C’est comme si on confiait notre automobile à un dentiste… des plombages sur une dent ou des plombs pour équilibrer une roue? Pas de problème!

Voyez-vous, “hystérie” vient de utérus. Bien que la définition ait évolué, les troubles associés aux hormones sont les mêmes depuis la nuit des temps.

L’espérance de vie étant plus courte auparavant, la ménopause n’existait probablement pas avant le XXème siècle. Et les symptômes étaient traités simplement: hop, une corde, une chaise et une rivière!

Des symptômes mal compris et traités par… des hommes.

Des symptômes que les principales intéressées subissaient à travers les préjugés et qui, bien que mystérieux pour toutes, auraient pu être partagés, comparés et mieux compris. Si seulement les hommes de l’époque (et bien des hommes aujourd’hui!) avaient mis en application un principe qui est en évolution, en explosion aujourd’hui, grâce en partie à la technologie : la coopération.

 

Harold Jarche distingue ainsi la collaboration, travailler ensemble, et la coopération, aider/contribuer sans attentes de retour.

La collaboration, c’est contribuer à trouver des solutions spontanément. La coopération, c’est fournir son expertise à d’autres pour faire évoluer une situation. La coopération… manque cruellement à nos organisations.

Des situations aux conséquences aussi tristes que la ménopause sont légion. Un manque de communication, un diagnostic erroné, soit-il médical ou organisationnel, dispensé par un pseudo-expert ou un gestionnaire dictateur, une absence de conditions favorables à la collaboration et à la coopération… autant de raisons pour justifier un échec…

Autant de raisons pour continuer à vouloir changer les choses.

Hystérique ne s’accorde pas au masculin.

Les mâles seraient plutôt testostériques! Plus stables, plus longtemps, pas plus faciles à vivre!

Mais si hystérique ne s’accorde pas au masculin, le masculin de l’histoire doit quand même faire un effort pour conjuguer sa vie au pluriel imparfait pendant un temps…

Hystérique ne s’accorde pas au masculin.

En fait, les hystériques, mâles ou femelles, ne s’accordent avec personne!

Évitons de devenir à notre tour hystériques sous prétexte que ces derniers nous rendent fous…

 

 


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