Quand les lois ne sont pas nécessaires …

Je sors de l’épicerie. Des achats de dernières minutes. Macédoine et champignons… oubliés de la première liste. J’en ai pour 5 minutes à l’intérieur.

Les stationnements de mon épicerie locale sont conçus pour des véhicules de dimensions étranges. J’ai toujours l’impression que la Smart de Mercedez est la voiture que les concepteurs de stationnements ont en tête lorsque qu’il prévoient le nombre de véhicules pouvant se stationner sur leur terrain.

Bon.

On s’habitue.

Mais là où je ne m’habitue pas, c’est quand je recule lentement en vérifiant de tous bords, tous côtés, si la voie est libre et que je vois un flanc de véhicule stationné derrière moi. Oui, un flanc. Cette personne a simplement laissé son automobile le long du trottoir d’accès, les clignotants d’urgence allumés plutôt que de se stationner comme il se doit. Le conducteur n’en avait que pour 5 minutes à l’intérieur … pourquoi se stationner plus loin ?

Je dois donc reculer un peu, changer l’angle de mon véhicule, avancer un peu, reculer un peu, augmenter l’angle de sortie progressivement, reculer encore et répéter la manœuvre jusqu’à extirper mon véhicule et retourner à la maison.

Rien de compliqué mais cette manœuvre aurait été inutile si mon concitoyen avait respecté les règles.

Quelles règles?

Oh, il y a bien sûr une loi et des signaux qui interdisent le stationnement à cet endroit.

Je poursuis donc ma route, lentement, comme il se doit dans un stationnement où des gens et des véhicules circulent en tous sens…. et je me fais couper par une automobile qui roule un peu trop vite pour être prudent. Je freine brusquement.

Je suis un peu plus stressé ces temps-ci. Un accrochage (et 3000 $ de dommage) le mois dernier m’a rendu un peu plus attentif à ces chauffards de stationnement.

Mais bon sang, ne connaissent-ils pas les règles?

Quelles règles ?

Il n’y a pas de règles sur la vitesse réglementaire dans les stationnements.

Seulement du gros bon sens

Et un sens civique prononcé.

En 1980, je faisais ma première visite à Vancouver. Avant le boom immobilier et d’immigration. Un autre Vancouver. J’y suis retourné trois fois entre 1980 et 1986. Et plus jamais depuis.

Plusieurs choses m’ont frappé à cette époque :

1- Dans plusieurs secteurs résidentiels, il n’y avait pas d’arrêt (de STOP) aux coins de rues.

2- On traverse la rue aux intersections.

Pourquoi avoir des arrêts à chaque coin si tous les conducteurs ralentissent à chaque fois et s’immobilisent seulement si d’autres véhicules sont là en même temps qu’eux. La priorité est au véhicule à notre droite.

Génial !

Et si vous osez traverser la rue ailleurs qu’à une intersection, tous les automobilistes s’immobilisent pour vous laisser passer… clairement, il doit y avoir une urgence si vous traversez ailleurs qu’au bon endroit…. et ils vous engueulent de le faire ..avec toute la circonspection de nos voisins anglophones !

Des règles, il y en a. Certaines sont implicites, d’autres explicites.

Du gros bon sens aussi, il y en a !

Ma pratique professionnelle me fait évoluer dans des environnements normés, très strictes, réglementés et contrôlés. On me réfère souvent à des réglementations spécifiques et on insiste sur le besoin, la nécessité de respecter les règles… à la lettre.

Le cerveau humain en est capable.

Le cerveau humain est aussi un fin détecteur de stupidité.

Le cerveau humain est très réfractaire à la stupidité et cherche toujours une solution sensée à une situation insensée.

Un arrêt obligatoire à chaque coin de rue, dans un quartier résidentiel, à minuit….. est idiot.

Un arrêt obligatoire à une intersection de rang dans une campagne reculée où le passage d’un véhicule est un événement…. est idiot.

Oh… le panneau de signalisation n’est pas idiot lui. C’est un objet après tout.

La présence du panneau n’est pas idiote non plus… après tout, il y a un risque inhérent de collision à chaque intersection.

Non. L’idiotie est d’arrêter à minuit lorsqu’il n’y a personne.

Mais …. et si….un autre véhicule arrivait !!!

Ah oui.

Il faudra donc ajouter des arrêts dans les stationnements de mon épicerie: beaucoup plus passante que mon quartier tranquille, beaucoup plus de piétons et d’enfants aussi.

Dans le même ordre d’idée, il faudra aussi enlever les arrêts dans mon quartier.

Le risque est presque nul dans mon quartier et très élevé dans le stationnement….. et les statistiques d’accidents graves dans le stationnement de mon épicier sont plutôt encourageantes…

Soyons congruents !

Tous les conducteurs de ce quartier sont des résidents, des parents ou de jeunes adultes ayant des frères et sœurs… pourquoi ne seraient-ils pas prudents ?

Erick Durkheim disait quelque chose comme ça :

“Quand les mœurs et la culture sont fortes, les lois ne sont pas nécessaires. Quand elles sont faibles, les lois ne sont jamais suffisantes.”

Le message est clair.

Travaillons sur la culture, les mœurs, l’éthique et le civisme.

Dans nos familles, nos entreprises, nos gouvernements.

Le gros bon sens crie à être entendu.

Cessons d’ajouter des règles et procédures qui ne servent qu’une minorité et sont souvent imposées après qu’un problème soit survenu de façon exceptionnelle.

Les règles et procédures n’ont aucune raison d’exister pour elles-mêmes… elles doivent répondre à un réel besoin et non pour entretenir des pseudo-emplois de conformité ou de gardiens de la rectitude et créer une population de délateurs dans un état policier embourbé dans les investigations et les commissions d’enquêtes.

Travaillons sur la culture, les mœurs, l’éthique et le civisme.

Dans nos familles, nos entreprises, nos gouvernements.

Le gros bon sens crie à être entendu.

Oui, je sais, “copié et collé”…. mais l’emphase est réelle !!

“Quand les mœurs et la culture sont fortes,

les lois ne sont pas nécessaires.

Quand elles sont faibles,

les lois ne sont jamais suffisantes.”

Que voulez-vous ?

Que ferez-vous pour réussir ?


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