Contexte

Réunion typique : Beaucoup de gens autour de la table. Peu d’énergie. Propos voilés. Peu de préparation. Objectifs de la rencontre pas clairs. Prochaines étapes ?

Réunion typique.

Les points négatifs qui ressortent sont en fait très positifs, mais ils ne sont pas perçus comme tels. Discussion à propos d’un projet de changement de culture. Les employés ont réagi trop fort, trop vite. La population de l’organisation a pris le taureau par les cornes dans un élan d’enthousiasme et les choses changent déjà.

Le problème se définit : l’équipe de gestion ne s’attendait pas à un tel engouement!

Entendu lors de cette réunion :  “Je ne pensais pas que les employés réagiraient bien”

QUOI?

L’équipe du projet s’est préparé à encourager les employés et à les inciter à changer des choses pour le plus grand bien de l’organisation et de ses employés. En ces temps de conjoncture économique difficile, de fermeture, de mondialisation des marchés et de bouleversement sociaux-économiques, ce projet devait être présenté de façon percutante et convaincante.

Ce fut fait.

Et les gestionnaires n’étaient pas prêts à endiguer la vague.

En fait, ce qui fut évident lors de la réunion était le niveau d’engagement de l’équipe de gestion. Ou plutôt le manque d’alignement.

Or, dans les industries normées et réglementées telles que l’aéronautique, le nucléaire, le pharmaceutique, l’automobile, l’alimentation et toutes les autres, l’alignement est essentiel. La présence de normes est justement pour garantir cet alignement clair.

Eh bien non.

Comme le disait Émile Durkheim, un des fondateurs de la sociologie moderne,

“ Lorsque les moeurs sont suffisantes, les lois ne sont pas nécessaires. Lorsque les moeurs sont insuffisantes, les lois ne sont jamais applicables.”

Les normes, lois, règlements de toutes sortes ne sont que des écrans de fumée qui dupent de moins en moins les inspecteurs réglementaires.

Au-delà des systèmes de gestions flamboyants demeure la force vitale de la conformité : les employés.

Et la culture que cette entreprise a développé au fil des ans.

Cette force que trop de gestionnaires négligent.

Négligence au niveau du potentiel de cette force en omettant de consulter fréquemment la masse des employés .

Négligence en sous-estimant le potentiel d’action de la population. Si les évènements du printemps 2012 nous appris quelque chose , c’est qu’une masse de gens peuvent faire changer les choses et qu’il suffit d’un symbole (un carré rouge! ) et d’une vision claire pour mobiliser les foules. Un bon orateur, un facilitateur, un leader convaincu, un communicateur crédible et sympathique agira également comme levier.

Bien que ce processus semble lent S.R. Covey avait habitude de dire

“Avec les gens, lent est vite et vite est lent!”

En effet !

Regardez simplement tous les efforts faits à la vitesse grand V pour changer les choses et observez l’intensité de la résistance au changement. À l’inverse, la Révolution tranquille ne porte pas son nom pour rien, mais quel impact! De longue haleine, ce mouvement de changement amorcé à la fin des années 50 et se terminant à la fin des années 60 a profondément altéré la société québécoise. Lentement, tranquillement et profondément.

Qui peut aujourd’hui douter de la motivation des employés à changer?

Regardez la croissance d’adhésion aux réseaux sociaux,

Remarquez le nombre de commentaires et opinions sur les blogues de toutes sortes,

Écoutez les opinions des gens et les résultats de leurs recherches sur internet pour comparer les caractéristiques et prix de leurs futurs achats

Réalisez que ce surplus cognitif, pour reprendre les termes de Clay Shirky, existe!

Le potentiel des employés et la culture d’une organisation en sont la plus grande richesse. Plus que jamais.

Je compare souvent cette motivation à un feu de braise, apparemment éteint. Mais en soufflant de façon douce et constante sur ces braises, le feu reprend de la vigueur rapidement.

Il suffit de souffler, de supporter, de croire en nos employés.

Et certains gestionnaires sont “surpris” de ce fait?!

Je ne peux que m’interroger sur le degré de motivation et d’engagement que ces gestionnaires.

Mais la raison derrière le manque apparent d’engagement de LEURS troupes est très claire.

Par François Lavallée, M. Sc.

 

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