Quand abandonnez-vous?

À partir de quel moment décidez-vous de tout abandonner?

Pendant un projet?
Ou une conquête amoureuse ?

Pour avoir la permission d’acheter un nouvel équipement ?

Ou d’engager un nouveau collaborateur ?

La question peut faire réfléchir.

Votre réponse peut vous surprendre.

Oh, vous n’oserez peut-être pas y répondre honnêtement… il y a douleur dans l’air.

Et de l’humilité

J’ai récemment découvert la constante de Kaprekar. D.R. Kaprekar est un mathématicien Indien décédé en 1986. Comme tous les mathématiciens sérieux, Kaprekar explique en termes mathématiques une réalité que peu de gens comprennent. Et comme plusieurs mathématiciens, il s’est adonné aux mathématiques récréatives [ouais, je sais, chacun ses problèmes…]

J’ai utilisé une de ses curiosités apparemment inutiles pour créer un exercice étonnant.

Je vous le propose ici.

Vous aurez besoin d’une feuille de papier et d’un crayon.

… [Temps d’attentes pour que vous alliez cherche la feuille et le crayon…]

… [Je suis sérieux. C’est très enrichissant!]

… [Bon, même moi, je m’impatiente à l’occasion.]

1- Écrivez un nombre de 4 chiffres différents. Ex : 7684

2- Ordonnez les chiffres de ce nombre en ordre décroissant : Ex. 8764

3- Soustrayez ensuite de ce nombre son inverse [qui est nécessairement plus petit] : 8764 — 4678 [Ah oui, il faut faire une retenue… n’hésitez pas à prendre une calculatrice… ouais, on est rendu là comme civilisation…] 

4- Recommencez les étapes 2-4 jusqu’à ce que vous obteniez la réponse. Ex. 4086… 8640 — 0468 =… etc.

Combien de fois avez-vous refait les calculs ?

Kaprekar prédit que vous devriez arriver à la réponse après un maximum de 7 répétitions.

Avez-vous persisté jusque là?

La plupart des gens qui ont fait le test ont abandonné avant.

[Oui, oui, je donne la réponse plus bas. poursuivez la lecture et contrôlez votre compulsion à dérouler vers le bas… ça vaut la peine]

Lors de l’exercice, je demande à ceux qui ont réussi à trouver la réponse de se lever. J’aime faire lever les gens pour deux raisons : 

1— Il est aisé de voir qui a terminé et 

2 — Ça met un peu de pression sur les autres sans que je doive le faire! 

Dans le cas présent, je demandais aux gens de se lever quand ils avaient complété le cycle d’opérations mathématiques ou… quand ils étaient lassés de le faire. Comme ceux qui avaient réussi rapidement étaient déjà debout, la pression était forte pour se lever!

Mais je le répète : la majorité n’a pas réussi.

Non, erreur d’interprétation : la majorité a abandonné avant de réussir.

Et vous ?

Seul devant votre écran, sans pression des pairs, mais également sans la motivation intrinsèque de réussir autre que le goût du défi…

Réfléchissez maintenant à votre attitude devant ce défi.

Réfléchissez à votre attitude en général devant les défis.

Relisez les premières lignes de ce texte.

[Pour faciliter le travail et m’assurer que vous ne passerez pas à autre chose je recopie ici ces deux lignes.]

Quand abandonnez-vous?

À partir de quel moment décidez-vous de tout abandonner?

Comparez maintenant votre comportement au protagoniste du court vidéo suivant

 

Bien que comique, le diminutif animal réussit à force de persistance et de ténacité à faire bouger le plus gros. Si cet animal aux capacités cognitives limitées peut accomplir cet exploit, imaginez ce que VOUS pouvez accomplir devant un défi de taille…

Il est étrange de constater lors de mon atelier sur l’influence [disponible dans mon ebook] que le nombre de « non » qu’un adulte tolère avant d’abdiquer est très bas… moins de 1 dans certains cas. Moins de 1… c’est-à-dire que certains adultes sont tellement convaincus de leur échec potentiel qu’ils imaginent recevoir un « non » avant même de le demander et décident, logiquement, que l’effort de demander n’en vaut pas la peine.

Moins de 1 « non »

Oui, je cible les adultes…

Car tout un chacun a un historique de persistance et de persévérance impeccable pour certains défis…

Vous avez tous appris à marcher malgré les chutes répétées, très, très nombreuses et à l’occasion douloureuses.

Vous avez tous insisté auprès de vos parents pour tel ou tel jouet ou jeu lors d’un passage dans un magasin.

Et vos enfants vous ont tous harcelé de la même façon pour cette bébelle sans valeur au magasin à 1$, mais qui leur semblait…

TELLEMENT…

JAUNE !

ET…

EN PLASTIQUE!!!

Et vous avez craqué…

Pourquoi ? Vous saviez que cet objet 

ne serait utilisé que quelques minutes dans l’auto pendant le trajet du retour

allait briser peu de temps après le retour à la maison

ou servirait de sacrifice dans une expérience impliquant du feu, du détergent, de l’électricité et le détecteur de fumée… [petites vues de réminiscences qui roulent en boucle dans votre esprit]

Pourquoi avez-vous cédé? 

Parce que les arguments utilisés par votre enfant avaient assez de poids pour vous convaincre.

Parce que les attaques répétées… disons plutôt les tentatives insistantes… de vous convaincre ont abaissé votre résistance.

Parce que les conséquences de dire « oui » devenaient moins importantes que l’effort de continuer à dire « non » et que votre statut/crédibilité n’était pas affecté outre mesure.

Pourquoi avez-vous abandonné l’exercice de Kaprekar avant d’avoir atteint l’objectif ?

Parce que cet objectif n’était pas clair…?

Parce que l’effort ne semblait pas en valoir la peine…?

Parce que vous avez pris l’habitude d’essayer un peu, mais pas plus…?

Malcolm Gladwell a bien décrit ce qui distingue les champions des autres. C’est un facteur temps de 104.. Un champion passe 10 000 heures à parfaire son art. Cinq années à temps plein [40 h/semaine].

Les athlètes le savent.

Les musiciens le savent.

Les humoristes le savent.

Tout le monde le sait… le succès vient avant le travail… seulement dans le dictionnaire.

Quel est donc le facteur universel qui motive ces champions à poursuivre dans l’adversité et à compléter les 7 répétitions pour trouver la réponse ?

Ah oui… La réponse de l’exercice est 6174 en passant.

Plusieurs auteurs ont écrit là-dessus.

Dan Pink parle d’autonomie, de maîtrise et de sens

La théorie d’autodétermination mentionne les besoins à combler : la compétence, l’autonomie et la relation sociale

D’autres expliquent le succès de ces champions par leur capacité à visualiser leur objectif

Bref… les champions SAVENT pourquoi ils travaillent si fort.

Et vous?

Votre motivation à faire ce que vous faites, jour après jour, est-elle vive dans votre esprit?

Votre objectif apparaît-il spontanément dans votre esprit lors des moments difficiles telle l’aiguille d’une boussole qui vous indique le Nord, quelle que soit la direction vers laquelle vous vous dirigez?

Votre motivation à réussir est-elle assez forte pour vous permettre d’affronter les obstacles qui se dressent devant vous?
Les « non » à répétition de votre patron

Les règles et procédures bureaucratiques qui vous entourent

Les niveaux hiérarchiques trop nombreux à gravir avant de pouvoir décider seul

Les limites de budgets artificielles, imposées et annoncées en même temps que le nouveau plan de marketing qui coûte… tellement… plus cher que votre demande d’équipement informatique pour remplacer les laptop vieux de 7 années de sévices… [pas un type… il ne manque pas un « r »]

Votre objectif est-il…

Avez-vous un objectif?

Il est étonnant de constater que moins de 5 % de la population a un objectif de vie) enfin selon les sondages et études qu’on retrouve sur le web… et tout le monde sait que les sources Internet Web sont toujours vraies!)

Je peux cependant vous assurer que le pourcentage est faible. Pourquoi autant de gens resteraient-ils dans une position, un emploi qui les détruit progressivement ? Pour un salaire?

Un salaire qui servira à quoi dans un tombeau … 

Oh, je ne prétends pas tout comprendre de la nature humaine et des situations qui nous obligent à accomplir des tâches qui nous répugnent.

Je ne prétends pas non plus avoir la solution à tous ces maux.

Je ne peux que constater que ma simulation de la constante de Kaprekar fait réagir.

Je ne peux qu’observer les participants à mes sessions de réflexion sur nos modes de gestion hochent tous de la tête et acquiescent à la vue des concepts avant-gardistes que je découvre à travers mes lectures… acquiescent et, pour la plupart, retournent travailler sans y réfléchir de nouveau, sans changer quoi que ce soit dans leur environnement.

Je ne peux que me demander pourquoi autant de gens abandonnent aussi rapidement avant de réussir.

J’ai une foi inébranlable en la nature humaine.

Je ne peux que conclure que l’environnement dans lequel ces gens évoluent est la cause de cet abandon et de la faible productivité de nos organisations et la cause du grand malaise ressenti par ces mêmes personnes. Quelque chose cloche. Quelque chose ne tourne plus rond dans nos organisations.

Aucune surprise cependant une pyramide ne peut pas tourner « rond »!

(ah! c’est ma version du cliff-hanger… la dernière séquence du dernier épisode de la saison…)

 

 

Photo by Dylan Siebel on Unsplash

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