L’essence de la performance : Les besoins du marché

(La suite de la semaine dernière)

Quelle est l’importance, la fondation de la formation?
Rappelez-vous… c’est un investissement et non une dépense…

Est-ce la même fondation que l’éducation? Certaines gens parlent aussi de l’entraînement. Certaines autres personnes disent plutôt qu’on entraîne un chien, mais qu’on forme un humain.

Le système scolaire développé pour combler les besoins des premières manufactures de l’ère industrielle penchait surtout vers l’entraînement… hmm..ouais…

On a «entraîné» les enfants à arriver à l’heure 

  • Tu pointes [«punch in»] à l’heure
  • tu prends une pause au son de la cloche
  • tu reviens de la pause au son de la cloche
  • tu arrêtes pour un court lunch au son de la cloche
  • tu reviens au son de la cloche
  • tu prends une pause au son de la cloche
  • tu reviens de la pause au son de la cloche
  • Tu pointes à l’heure de la fin du quart… au son de la cloche! (Ah la cloche… et on pense que Pavlov et son chien innovaient…)

Ça semble banal, mais avant le début de l’ère industrielle les horloges et les montres n’étaient pas communes dans les chaumières. On vivait avec le soleil et la nature. La ponctualité était élastique et tout bougeait au rythme des saisons… lentement. L’ère industrielle et les locomotives circulant sur un seul rail à travers le pays nécessitaient une synchronisation des événements et… des horloges. Partout.

On a aussi entraîné les enfants à obéir,

un comportement essentiel en usine où l’autorité venait d’en haut, inspirée par des siècles de hiérarchies religieuses et militaires. Le concept est simple : l’enseignant est en avant et dicte la sagesse… oh… plutôt le curriculum officiel : apprendre à lire, écrire et compter. Les enfants ont donc appris tout cela… en obéissant aux consignes.  Les sévices physiques que subissaient les contrevenants assurait une forme de paix sociale et une docilité qui étaient très appréciées par les contremaîtres des manufactures.

Et finalement on a entraîné les enfants à répéter les mêmes tâches

sans trop poser de questions. Je peux en témoigner, car je posais beaucoup (trop?) de questions et j’étais la plaie de mes profs… malgré ma position de premier de classe. On me disait poliment, mais fermement de cesser de questionner et d’écouter. Ah oui, et de continuer à faire les mêmes exercices , encore et encore… on tentait de me «casser»…

À force d’obéir et de répéter les mêmes gestes, nos enfants sortent, encore aujourd’hui, du système scolaire remplis d’idées et d’initiatives… prêt à contribuer agilement aux exigences du marché.

Pas vraiment.

Les attentes du marché du travail ont changé depuis le début de l’ère industrielle.  Pas de surprise pour quiconque achète en ligne…

Les premiers employés étaient peu éduqués et majoritairement illettrés (1850-1945). Les baby-boomers ont changé tout cela ! Ils arrivaient sur le marché du travail avec une éducation et des rêves d’abondance que les 30 glorieuses d’après-guerre leur ont permis d’obtenir. Ils ont évolué dans les mêmes structures hiérarchiques que leurs pères et ont pris le pouvoir sans le laisser-aller à leur tour au moment de la retraite… qui tarde encore à venir. 

Nos dirigeants sont pourtant conscients des problèmes (du moins on l’espère!)

  • Pénurie de main-d’œuvre, 
  • attrition des boomers, 
  • rétention problématique des employés nouvellement embauchés…
  • attentes apparemment irréalistes des ces «jeunes» qui ne pensent qu’à l’équilibre travail/personnel (fort débalancement vers le personnel…), 
  • éthique de travail douteux,  
  • ah oui.. et le télétravail… nouvelle plaie des employeurs depuis la pandémie de 2020.

Revenons au modèle de Gilbert…
75 % des problèmes proviennent de l’organisation du travail, de la définition floue des objectifs spécifiques, de l’allocation des ressources et de la reconnaissance des résultats. Nos dirigeants ont du boulot devant eux!

Mais pour le reste…

Une fois les budgets de formation alloués (toujours un peu trop faibles selon moi…) une fois les formations organisées, il faut tout de même consommer! Surtout si l’individu assiste à cette formation pour changer de boulot, obtenir une promotion et améliorer son attitude envers le boulot!

Oui, oui, je parle pour ma paroisse et je me regarde lorsque je le fais.

  • Est-ce que JE suis les formations nécessaires à ma croissance?
  • Est-ce que JE prends les mesures nécessaires pour améliorer ma performance à travers mon éducation continue?
  • Est-ce que JE passe assez de temps à le faire avant d’accuser les autres de négliger leur développement?
  • Bin oui… pour les 3 questions. Écrivez-moi pour les détails si avez besoin de preuves!

Alors, revenons aux absences.

Rappelez-vous la formation est un investissement… pas une dépense.

L’anecdote suivante décrit bien le dilemme.

Deux exécutifs discutent : 

«Pourquoi former nos employés s’ils nous quittent rapidement par la suite?»

«Imagine plutôt qu’on ne les forme pas et qu’ils décident de rester!»

Le CEO de Virgin disait aussi
«Formons nos employés pour qu’ils puissent devenir meilleurs et nous quitter, mais faisons tous les efforts pour qu’ils désirent rester!»

On engage les gens pour leur expertise et leur expérience.

Et on fait davantage confiance au curriculum vitae lors de la sélection initiale qu’à l’expérience. Peut-être à tort. Il n’en demeure pas moins que le C.V. est le premier filtre utilisé lors des embauches.

On fait confiance à ce bout de papier.

L’entrevue de sélection vient par la suite. Cette entrevue où l’employeur fait miroiter une position ou la créativité et l’initiative ont leur place… jusqu’a ce la réalité ne prenne le dessus et le nouvel employé accepte (ou non!) de prendre sa place… la proverbiale cheville carrée dans le trou rond! 

https://www.aliterconcept.com/blog/biologie-organisationnelle/cheville-carree-trou-rond/

Une fois engagé, on valorise surtout l’expérience passée et on néglige la formation et l’éducation future.

À un point tel que lorsqu’un individu (employé ou gestionnaire) doit assister à une formation qui entre en conflit avec une «urgence», cette dernière aura toujours la priorité.

Lorsque j’offre une formation sur la gestion des priorités, je raconte toujours une anecdote qui force les gens à choisir entre l’argent et la famille. La famille gagne toujours. 

Ce noble sentiment est tout l’honneur des gens qui prennent cette décision.
La prise de décision entre leur santé personnelle et l’argent donne sensiblement le même résultat.

La prise de décision entre un impact à court terme et un à long terme aura l’effet inverse (une preuve, le montant mensuel consacré à l’épargne vs les loisirs). 

Même chose pour la santé physique (les ventes de bonbons, de nachos épicés et de boissons gazeuses devraient tomber à zéro autrement…).

Je n’essaie même pas de penser à un exercice sur la prise de décision affectant la santé psychologique ou cognitive… j’ai déjà la réponse en regardant le taux d’absences associé à l’épuisement professionnel (le mot poli pour parler de dépression professionnelle).

Le taux d’absence aux formations que j’organise me démontre que la formation et l’éducation, que la réflexion et l’introspection ont peu de valeur face à des «urgences.»

Oui…» urgence» et non Urgence.

Et pourtant…suite et fin la semaine prochaine.

 

 


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