Une structure ne suffit pas.

Ceci me frappe à chaque fois que je regarde les arbres dénudés pendant la saison hivernale.

C’est particulièrement évident cette année. Notre superbe févier en arrache depuis quelque temps. (VOIR PHOTO). Tout cela a commencé lentement il y a trois ans. Rien d’inquiétant. Les féviers du voisinage ont tous un départ lent une fois le printemps arrivé. Mais depuis 3 ans, le départ est trèèèès lent. Ce qu’on voit cette année est pathétique. On pense à faire abattre notre beau févier…

En y regardant de plus prêt on comprend l’importance de cet équilibre précaire des organismes vivants.

La structure de l’arbre est intacte! Le tronc est intact. Les branches aussi. Mais quelque chose cloche. La sève ne monte plus aux extrémités. Le lien entre les nutriments du sol et les bourgeons est brisé. L’arbre se meurt car, bien que les racines soient encore fonctionnelles (enfin on l’assume!), les feuilles ne peuvent plus se développer et contribuer à l’apport en carbone. La croissance est arrêtée, les branches se nécrosent lentement et tombent par petits bouts sur le gazon (oui, ça rend la tonte de la pelouse un peu plus difficile…).

Une structure ne suffit pas à faire vivre l’arbre. 

Les minuscules feuilles, renouvelées chaque années sont une part importante de cet équilibre.

Le tronc puissant et fort ne suffit pas à faire vire l’arbre. D’ailleurs, seul le cambium, une mince couche de cellules, est vivant. Le reste du tronc est non-vivant et ne sert qu’à supporter (je simplifie ici).

Les branches principales ne suffisent pas non plus. Aucune feuille ne poussent sur les branches principales.

Les petites branches en extrémité, vivantes , flexibles et très vertes en début de saison, existent pour permettre aux bougeons de se développer.

Et les feuilles bien sûrs, ces panneaux solaires biologiques des grands végétaux. La plus grande surface de l’arbre , en contact direct avec les précieux atomes de carbone de l’atmosphère.

Cet ensemble de parties forment l’Arbre.

L’analogie avec nos organisations crève les yeux.

Comme une jeune pousse, toutes les organisations naissent dans une graine d’idée d’un entrepreneur qui y travaille pendant des années, faisant croître son projet petit à petit. En ajoutant des gens autour de lui, en raffinant les processus d’opérations, en organisant les équipes pour optimiser le travail, l’entrepreneur fait grandir son idée, son entreprise, son organisation. Le besoin de diviser les tâches et d’en définir de nouvelles, de metre en place un système de gestion devient rapidement évident. La création de services spécialisés, d’équipe spécialisées et dédiées semblent aussi la solution.

Le rôle de la gestion, du management, a toujours été de réduire le côut des transactions, d’optimiser les opérations à moindre coût. En comprenant la théorie de Coase  on comprend aussi que la limite à ne pas dépasser est une structure où les coûts de la “gestion” dépassent les profits potentiels jusqu’à atteindre zéro.

 

Zéro profit.

Zéro bénéfice.

Zéro.

Ou encore, aucune croissance, aucune vie.

Regardez la photo de mon févier de nouveau.

Une structure ne suffit pas.

Comparez la vie qui reste dans cet arbre autrefois magnifique à votre organisation.

Les structures qui entourent vos opérations sont-elles trop coûteuses pour la survie et la croissance de votre organisation?

Avez-vous atteint et dépassé l’équilibre précaire qui assurait votre survie et votre succès?

Existe-il trop de règles, de formulaires de permission à obtenir pour vous permettre de faire votre boulot, d’accomplir avec succès et efficacité votre travail?

Les structures  les oppressent-elles les gens en les empêchant de se réaliser comme travailleurs, employés ou simplement êtres humains?

Je regarde mon arbre et je vois les organisations de certains de mes clients.

Je regarde mon févier tenter de reprendre vie et s’essouffler à fournir la sève pour des branches mortes tout en négligeant celles qui pourraient survivre.

Je pense à mon arbre mourant quand j’appelle un fonctionnaire d’un service gouvernemental pour me faire dire que mon formulaire est arrivé en retard et que je devrai payer une pénalité…même si le paiement accompagnant le formulaire a été effectué en ligne avant la date limite.

Je vois la structure de mon arbre qui prend toute la place dans ma cours sans fournir d’ombre et ou protection aux oiseaux qui ont décidé de faire leur nid ailleurs…les mêmes oiseaux qui mangent une partie des moustiques qui n’ont maintenant rien d’autres à faire que de me piquer!

Mon cerveau semble fonctionner au ralenti récemment.

Je ne peux comprendre pourquoi je suis le seul à voir cette analogie, cette similarité entre mon arbre mourant et les structures compliquées et inefficaces de nos organisations.

Non , je ne peux être le seul à voir ceci.

Robert Townsend le disait bien : “Les organisations ne réussissent pas à cause de leur structures mais en dépit de ces dernières.”

En 1970!

Alvin Toffler parlait également des problèmes de nos organisations la même année dans le choc du futur.

McGregor le mentionnait en 1960.

Mary Parker Follet aussi …tout de suite après la publication du célèbre “Les principes scientifiques de la gestion” par F.W.Taylor .en 1911…

Oh, j’arrête ici mon énumération bibliographique.

Depuis l’avènement des structures de gestion popularisées par les grandes écoles de gestion, une mouvement inverse qui prend de l’ampleur dénonce ces mêmes structures.

Apres tout, l’humanité à survécu des dizaines de millénaires grâce à la créativité de ses artisans inefficaces et la solidarité entre les individus. Il aura suffit de deux siècles depuis le début de la première révolution industrielle pour commencer à comprendre que la course à l’efficacité n’est peut-être pas la solution et qu’il y aune “limite à la croissance” (Club de Rome 1972).

Les romains ont inventé la bureaucratie pour contrôler leur vaste empire. Ce dernier à survécu quelques siècles. Les communications “rapides” de l’époque dépendaient de la vitesse des chevaux. Les structures bureaucratiques ont été établies en conséquence.

Avec l’avènement de l’internet  et des communications instantanées, il devient urgent de repenser les structures qui entourent la prise de décision et les activités humaines.

J’adore le concept de Wirearchy développé par Jon Husband en 1999.


“A dynamic two-way flow of  power and authority, based on knowledge, trust, credibility and a focus on results, enabled by interconnected people and technology”.


Ceci change tout!


“Les organisations ne réussissent pas à cause de leur structures mais en dépit de ces dernières.”

R. Townsend.


Une structure ne suffit pas.

Et n’a jamais été suffisant.

Mon févier en est la preuve …dans ma cour.

Votre organisation en est-elle aussi une preuve?

 


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