J’ai commencé à travailler après avoir complété les travaux de laboratories pour ma maîtrise en biologie moléculaire en 1989. J’œuvre dans le domaine pharmaceutique depuis 1994. Ça m’étourdit de penser que ça fait plus de 30 ans. J’ai bifurqué vers la formation et l’andragogie en 1996… presque 30 ans!  J’ai fondé Aliter Concept®  en 2005… 20 ans déjà.J’ai raffiné mon message envers mes clients pour me concentrer depuis environ 10 ans sur la complexité organisationnelle en me présentant comme un biologiste organisationnel.

J’utilise des métaphores tirées de la biologie, de la chimie et de la physique pour expliquer les concepts de gestion du personnel, de la gestion des opérations et de la gestion des conflits. J’adore utiliser des exemples qui sortent de l’ordinaire pour mystifier les participants à mes interventions, pour les rendre un peu confus et inconfortables et ensuite les faire émerger de ce brouillard cognitif pour en extraire des épiphanies éblouissantes et inspirantes qui les aideront à modifier leurs comportements et à changer leur environnement.

À la base de ces métaphores, les 3 lois de la biologie organisationnelles

  • Loi 1 : interagir pour réussir
  • Loi 2 : décider pour agir
  • Loi 3 Apprendre pour grandir 
  • Et la loi Zéro, la fondation de tout ça: Savoir pourquoi…

Interagir pour réussir !

La fondation de tout projet, de toute organisation, de toute entreprise!

 

Les interactions entre les gens et non les gens pris individuellement seront le secret du succès. Même pour les projets qui semblent être des entreprises individuelles, comme l’écriture d’un livre ou d’un article de blogue, le succès ne peut être attribué à un seul facteur. L’auteur, par exemple, aura besoin d’un réviseur, d’un éditeur, d’un traducteur, d’un imprimeur et de lecteurs pour compléter le projet! Et de quelques amis honnêtes qui sauront faire une critique objective de l’oeuvre!

Que dire de la production d’un objet qui sera ensuite acheté par un client ? La pandémie de 2020-2023 nous a tous fait prendre conscience du concept de chaîne d’approvisionnement, de l’extraction des matières premières, au transport à travers les mers du globe jusqu’à la production en usine et à travers les systèmes de distribution  pour finir dans nos maisons. En voulez-vous des interactions, en voilà!

La pandémie nous a également fait prendre conscience de la notion de systèmes interreliés, interdépendants et en interaction constante. Nous avons aussi réalisé (enfin je l’espère!) la grande et de l’extrême complexité de ces systèmes, au point où il est impossible de prévoir comment une variation dans un des éléments affectera l’ensemble. Une seule certitude, l’incertitude dans nos prédictions!

Nous avons vogué de surprise en surprise depuis quelques années.

  • 2007 : La crise climatique nous affecte de plus en plus et de manière inattendue! Mais mis en évidence avec le quatrième rapport du GIEC.  Depuis ce temps on voit des périodes de gel en Floride et la fonte des glaciers, une absence de neige au Québec et des canicules prolongées en Europe, des sécheresses et des ouragans à des ouragans qui, jusqu’alors, ne connaissaient pas ces évènements extrêmes. Et tout cela lié à l’activité humaine ? Ça force une réflexion au moment de prendre l’auto pour aller un seul litre de lait au dépanneur…
  • 2008-2009 : La crise des subprimes et de ses répercussions sur le système financier mondial et sur la dette de la Grèce entre 2009 et 2018 (imaginez, un pays en faillite!). Ah les banques voraces…oui mais, on veut tous que nos précieux REER continuent de gonfler!
  • 2020-2023 : La pandémie et les confinements qui ont suivi nous ont fait prendre conscience que le télétravail était possible et souhaitable. Ses avantages ont vite été oubliés une fois la crise passée, incitant les employeurs à forcer un retour au bureau. Cela a entraîné une prise de conscience existentielle chez les employés, qui ont connu du stress, de l’anxiété et une pénurie de main-d’œuvre, perturbant ainsi les structures mêmes de nos sociétés.

Bref… ces interactions essentielles entre les éléments des systèmes remontèrent à la surface de notre conscience et commencèrent à supplanter la contribution (et les bénéfices!) individuelle à laquelle nous pensions attribuer la source de nos succès.

Interactions complexes!

  • En physique et en chimie,  les interactions entre les éléments ou les particules sont presque toujours plus importantes que leurs propriétés individuelles, car ce sont ces interactions qui déterminent le comportement global d’un système. Autrement dit, ce qui compte, ce n’est pas seulement ce qu’est un élément, mais comment il interagit avec les autres.
  • En écologie, on a depuis longtemps compris que la survie d’une forêt dépend des interactions entre les différentes espèces d’arbres, les champignons, les insectes et les nutriments dans le sol. 
  • En agriculture, on a compris depuis des millénaires que la monoculture prolongée tue le sol.
  • En zoologie, on a observé que les espèces qui se reproduisent en consanguinité introduisent des tares génétiques qui affaiblissent les individus.
  • De même, en sciences sociales, les interactions entre les individus créent des dynamiques de groupe et des phénomènes sociaux qui ne peuvent être compris en regardant les individus isolément. Les réseaux sociaux et les chambres d’écho qui en sont issues nous ont mis face à des réalités alternatives qui décoiffent!

En résumé, l’importance des interactions réside dans leur capacité à créer des propriétés et des comportements qui ne sont pas présents dans les éléments pris isolément. C’est ce qui rend l’étude des interactions cruciale pour comprendre la physique, la chimie, et de nombreux autres domaines scientifiques.

La performance et les dynamiques des organisations en sont un autre exemple.

Nous sommes entourés de systèmes complexes et nous y vivons, qu’on le veuille on non! Personne ne peut prédire avec précision comment un changement dans les interactions affectera le système. Un changement subtil pourra avoir des conséquences immenses au fil du temps. C’est l’effet papillon, décrit par Edward Norton Lorenz. 

Comment alors un directeur d’usine, un chef d’entreprise, une présidente de multinationale, une ministre ou un général militaire peut-il prétendre avoir trouvé la solution lorsqu’un problème complexe survient ?

Comment cette personne peut-elle oser proposer SA solution sans vraiment (emphase importante sur cet adverbe!) consulter les personnes concernées ?

Comment cette personne peut-elle oser penser qu’elle seule mérite ce grandiose bonus de performance, alors que, de toute façon, l’implantation de la solution sera réalisée par une équipe entière ? Ou blâmer ensuite l’équipe dans l’éventualité d’un échec ?

Comment un rigide plan « stratégique » de 3 ans peut-il être une solution ?

Comment la crainte de représailles et la langue de bois au sein des équipes de gestion peuvent-elles assurer aux détenteurs d’intérêt (le triumvirat des actionnaires, employés et clients) que les décisions sont prises de façon adéquate en respectant le principe des 7 générations  au lieu de la course néolibérale aux dividendes trimestriels ?

Comment peut-on développer la vision systémique au sein des équipes de gestion ? Et dans la population en général ?

Comment remettre au centre de nos comportements cette vision systémique ?

Comment remettre au centre de nos sociétés l’importance de sens communautaire et cesser de glorifier les bénéfices individuels au profit des avantages pour la société ?

Nous vivons des crises économiques, sociales et planétaires dont l’ampleur est inégalée dans l’histoire récente de l’humanité. Aucune solution viable ne pourra être applicable si on continue de jouer le jeu individualiste qui est le nôtre depuis 50 ans. Le Club de Rome  avait prédit plusieurs de ces crises en 1972, mais, évidemment, les scénarios catastrophes à long terme n’ont jamais impressionné les politiciens et richissimes citoyens.  Malheureusement, de récentes mises à jour du rapport original confirment que la réalité dépasse les prédictions. /

Bref, on continue comme si de rien n’était.

Il est temps de comprendre qu’il faut interagir pour réussir.

Entre les membres d’une même famille.

Entre les détenteurs d’intérêt d’une entreprise.

Entre les citoyens et leurs représentants des divers paliers de gouvernement

Entre les nations.

Le défi est grand, mais pas insurmontable.

Le premier pas est d’accepter la réalité.

Le second pas est d’accepter d’avancer et de faire les compromis, les sacrifices et les efforts nécessaires pour changer.

Ah oui… des « rapports » similaires sur l’avenir des organisations et sur la façon de gérer la croissance et les employés ont été publiés dans les années 20…du siècle précédent. Les premiers consultants en excellence opérationnelle qui suivirent F.W. Taylor et son livre « Principles of Scientific management » décrièrent rapidement l’inhumanité des mesures d’amélioration de l’efficacité et la course au profit. Un des plus célèbres de ces consultants fut Mary Parker-Follet   qui publia en 1924 « Creative Expérience », un livre qui dénotait les conditions de travails des employés tout en proposant une structure plus organique et systémique de la gestion.  Et, comme le rapport Meadows du Club de Rome en 1972, ces publications furent accueillies avec scepticisme et cynisme. Après tout, les améliorations proposées par Taylor en 1911, soit l’uniformisation des pratiques et les profits qui les accompagnaient, étaient formidables… Pourquoi changer une recette qui fonctionne ? 

Un siècle plus tard, on ne peut que constater que les conditions de travail des employées et les relations avec les employeurs ne se sont guère améliorées. Les multiples conflits de travail et grèves qui nous menacent et qui ne cessent d’augmenter en sont les témoins.

 

J’ose me répéter.

On continue comme si de rien n’était. Il est temps de comprendre qu’il faut interagir pour réussir. Des interactions entre TOUS les détenteurs d’intérêt d’une entreprise sont requises. Le défi est grand, mais pas insurmontable. Le premier pas est d’accepter la réalité. Le second pas est d’accepter d’avancer et de faire les compromis, les sacrifices et les efforts nécessaires pour changer.

Interagir pour réussir. Simplement. Résolument.

Pour en récolter les immenses bénéfices, éventuellement!


 

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