Visez juste !

Quelle est votre cible ?

Quand on ne sait pas où on va, on a peu de chance d’y arriver. Pire encore, on risque d’arriver sans le savoir… et de continuer, sans but, jusqu’à… où ? Dans notre monde d’efficacité et de performance, obsédé par tout ce qui est extrême, il est toujours étonnant de se rendre compte du nombre de personnes qui errent sans but.

Oh, mais là, il est dans le champ, me direz-vous ! Vous en avez des buts. Des buts, des objectifs de performance, des “goals” mensuels et trimestriels, etc. Vous avez peut-être même des systèmes électroniques de suivi de ces objectifs, vous avez la gestion par objectifs, ou Management By Objectives.

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(Remarquez la subtile utilisation de minuscules sans ponctuation…)

Pourquoi se donne-t-on la peine d’avoir toutes ces mesures d’objectifs au travail et aucune à la maison ? Ah non ! Pas des objectifs à la maison ! N’est-ce pas suffisant d’en avoir au boulot ? Et, de toute façon, ça ne vous motive pas du tout au travail, pourquoi diantre, cela serait-il différent à la maison ?

Bonne question.

En fait, le système de gestion par objectifs est très fonctionnel si on en conserve l’essence. C’est une méthode de suivi qui permet de garder l’oeil sur la cible. Ça, c’est la partie qui marche. Quand on confond évaluation de performance et atteinte des objectifs, on court inévitablement vers notre perte.

C’est à ce moment que les individus, tous drôlement intelligents d’ailleurs, se rendent compte que certains objectifs ont plus d’impact que d’autres sur leur bonus annuel ou augmentation de salaire. Ouch ! C’est à ce moment qu’on distingue ceux qui travaillent pour l’argent et ceux qui font des efforts pour accomplir ce qui leur est confié.

Attention !

Nous travaillons tous pour une paie juste et équitable. Là où tout bascule, c’est au moment où on se rend compte que faire la bonne chose pour l’entreprise ou prendre une décision difficile qui ne plaît pas à tous (surtout pas à certains membres du comité de gestion…) peut sérieusement affecter votre avenir professionnel à long terme et votre rémunération à court terme. Comme tout être humain normal, nous avons tous rapidement fait la distinction entre une caresse et une claque vers l’âge de deux ans. Cette leçon de vie unique fortement ancrée dans notre mémoire et notre cerveau a une grande capacité à extrapoler…

claque = pas d’augmentation

claque = pas de promotion

claque = pas de job

Oui patron, pas de problème patron, ça sera fait comme vous voulez patron. Quel dommage ! Ce système de buts et objectifs est pourtant merveilleux quand il n’est pas corrompu par le mariage avec l’évaluation de la performance.

Posons-nous la question : “Pourquoi les buts et objectifs fonctionnent-ils (malgré tout assez bien !) au travail et pas à la maison ?” D’abord à cause des conséquences. Immédiates et irrévocables au travail.

Un rapport mensuel à remettre… à la fin du mois ? En retard ? Vous allez le savoir assez vite ! Vous arrivez en retard pour souper ? Est-ce un divorce automatique ? Non.

Continuez à arriver en retard chaque soir et les conséquences se feront lentement sentir. Après six mois, la famille ne vous aura pas attendu. Quelques mois supplémentaires et votre assiette (froide) sera au frigo.

Continuez et votre portion ne sera même plus considérée lors de la préparation du repas. Encore plus de retard accumulé et un jour vous pénétrerez dans une maison vide. Un petit mot sur le comptoir (si vous êtes chanceux) vous expliquera la raison pour laquelle vous souperez seul à l’avenir (dînerez seul, déjeunerez seul également… Au cas où le message n’est pas assez clair !)

Les conséquences des écarts à la maison sont rarement immédiates. De plus, les deux parties font en général beaucoup d’efforts pour en arriver à une résolution des situations difficiles. Mais il n’en demeure pas moins que les conséquences au travail nous “motivent” à performer. Le vieux système de la carotte et du bâton. Sauf que la carotte est de plus en plus petite alors que le bâton devient de plus en plus dur !

Mais il y a une autre raison pour laquelle ce système fonctionne au travail et non à la maison.

Avez-vous un plan stratégique quinquennal (cinq ans !) familial ? Savez-vous quels sont les grands projets d’amélioration pour les trois, cinq ou dix prochaines années ? Il faudra refaire le toit et changer les armoires de mélanine (Super matériau en passant… Ça décolore, les rebords décollent, ça “tchippe” et les pentures des contracteurs doivent être changées régulièrement… Si ce type de penture existe encore ! Vraiment super matériaux… C’est comme si quelqu’un avait pensé à une durée de vie limitée volontairement… Hey… Attendez un peu… Non… Pas volontairement !!?!?!? Hmmm, veuillez excusez ce moment de grande naïveté.), refaire les carreaux de céramique de la salle de bain et re-sabler les planchers de bois franc… Vous savez tout ça, mais vous y préparez-vous longtemps d’avance ?

D’autres “projets” incluent les études prolongées du plus vieux, l’achat d’une automobile pour le même personnage “studieux”, la planification de votre retraite et des fonds nécessaires à cette dernière qui risque de durer 30 ans, etc. Y avez-vous pensé ? Avez-vous préparé un plan d’action solide et pris les moyens pour y arriver ?

Non. Probablement pas. Ou plutôt, probablement pas aussi bien qu’au boulot. Vous réagissez quand les bardeaux d’asphalte tombent ou lorsque votre voisin vous parle et ne cesse de regarder au-dessus de votre épaule vers le toit en décrépitude. Vous regardez les bagnoles usagées et leurs prix (!) quelques semaines avant l’achat, et si vous êtes comme moi, vous prenez un billet de loto… au cas où. À l’exception des vacances estivales et de la petite escapade avec votre conjoint(e) au Mexique, la planification à moyen et long terme est à peu près inexistante à la maison.

“On planifie assez au travail, lâche-nous avec tes buts et objectifs à la maison !” Interjection bien pesée et justifiée ? Relisez la première ligne de la chronique. Les buts et objectifs de la vie personnelle sont tout aussi importants que ceux de la vie professionnelle. En fait, beaucoup plus importants.

Mais point n’est besoin de logiciel pour gérer tout ça. Vous n’avez besoin que d’une feuille de papier. En fait, vous l’avez déjà : la liste générale ! Cette liste est votre feuille de route. Regardez votre liste. Identifiez les projets à long terme. Pouvez-vous voir une tendance ? Pouvez-vous déjà déterminer des étapes qui pourraient être accomplies aujourd’hui, en prévision de l’avenir ?

Cette liste peut aussi avoir des omissions notables : Vos enfants (ou petits-enfants selon votre âge !) y figurent-ils ? Vos plans de vie y sont-ils dépeints ? Quelle est votre vision du bonheur ? En termes concrets ? Quel est le montant que vous désirez avoir dans votre compte en banque à la retraite ? Quel genre de salaire comptez-vous avoir ? Quand ?

Comment savoir si vous avez atteint vos objectifs de vie si vous ne les avez pas déterminés au préalable ?

Anecdote personnelle :

À la fin de mes études post-graduées, je me suis mis à la recherche d’un emploi. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Difficile de trouver celui que je désirais ! Lors d’une entrevue en vue de dénicher un emploi de représentant d’appareils diagnostiques en imagerie médicale, ma future patronne potentielle m’a demandé ce qu’était le succès pour moi. Qu’est-ce qui me prouvera que j’aurai du succès ? J’ai réfléchi quelques instants et j’ai répondu honnêtement : Une maison payée, une conjointe et des enfants, une famille heureuse. Je lui ai dit que ça devait paraître bien banal. Elle m’a répondu que non. Un autre candidat définissait le succès par une Mercedes et une maîtresse !

Cette vision du bonheur, de l’avenir, quelle qu’elle soit, nous pousse à prendre des décisions chaque jour. Des décisions qui nous rapprochent de notre but. Cet objectif oriente nos choix, module nos comportements, influence nos façons de voir le monde et nous ouvre, ou nous ferme, à de multiples opportunités.

Il est donc primordial de bien définir cet objectif. L’objectif défini, il vous sera aisé de comprendre les conséquences associées à la non-réalisation du but.

Les deux conditions de réussite sont ainsi comblées :

1- But clair

2- Conséquences

Devoir de la semaine

1- Révisez vos listes.

2- Faites une liste intitulée : Vie.

3- Laissez-vous aller et écrivez ce qui vous tient vraiment à coeur, ce que vous souhaitez pouvoir accomplir pour ce qui vous reste de vie. Mieux encore, transformez cette “Wish list” en “Want list” ou en “Must List“. Passer de “wish” à “must” est un passage obligé important pour que votre cerveau se mette au travail.

C’est seulement lorsque votre cerveau percevra ce désir brûlant qu’il percevra votre environnement avec le focus nécessaire pour vous faire voir les opportunités qui s’offrent à vous tous les jours, mais que vous ne percevez qu’avec votre profond subconscient.

Faites une liste de vie. Et préparez-vous à être surpris !

Citation de la semaine

“La seule façon de prévoir l’avenir avec exactitude est de le créer.”   Peter Drucker, Management Guru

Par François Lavallée M. Sc.

 

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