La valeur d’un patron

Note :…

Non… AVERTISSEMENT!

Je dois vous avertir. On vit en 2022 dans une culture de prudence extrême quand au choix des mots utilisés. Appelez cela la «cancel culture» la «woke» culture ou quoi que ce soit d’autre… soyez averti : j’appelle un chat un chat (oui, totalement genre et masculin… comme dans l’expression séculaire!) et j’utilise le masculin pour simplifier l’écriture et la compréhension. Si cela vous irrite, je vous invite à simplement cesser la lecture plutôt que de poursuivre et de m’écrire un commentaire qui démontrera votre sensibilité et l’absence de la mienne.

Qui m’aime me suive… et que tous les autres aillent chez le diable (ok, vous pouvez aussi aller visiter une diablesse si cela vous chante) et cessent d’importuner les libres-penseurs.

Voilà c’est dit.


C’est le temps des augmentations… et des évaluations de performance.

OUCH!

Le premier est excitant.
Le second un peu moins.

Et le fait que les deux soient reliés en laisse plusieurs… refroidis.

Quelle coïncidence, en effet, de voir que les 3 semaines précédant l’évaluation soient, bizarrement, davantage mentionnées dans l’évaluation que les 49 autres semaines de l’année, dont les 2 premiers mois très actifs et productifs qui ont justifié votre salaire… Une coïncidence sans doute,

aucune relation avec le fait que le patron est, malgré les apparences, très humain et va utiliser une part de son cerveau analytique pour évaluer votre performance et une large partie de son cerveau plus émotif pour égard à ces trois dernières semaines où vous avez peut-être eu le courage …

  • de poser une question,
  • relevé un problème qui affecte la performance de l’équipe (ou du patron), 
  • remis en question l’exercice budgétaire, 
  • discuté des bonus des gestionnaires supérieurs 
  • etc., etc.

Bref, il ou elle aura peut-être en tête le brassage de cage que vous aurez causé.

OU encore, bien pire, peut-être aurez-vous utilisé la stratégie des politiciens à partir de la deuxième moitié de leur terme : une prudence d’action en préparation aux élections. Car les électeurs aussi oublient les bons coups des premiers mois et se souviennent surtout des bonbons des dernières semaines. 

Étrange quand même…

Et cette patronne, ce boss si grassement payé, ainsi que ses supérieurs trop souvent honteusement surpayés… qui les évaluent?

Mais surtout comment?

Objectivement?

En pensant à leur performance passée 

OU aux conséquences futures de cette performance?

Combien de patrons ont-ils obtenu leur bonus en supprimant des postes… non, en diminuant les dépenses, tout en affectant négativement la performance de l’organisation deux ans plus tard?

Combien de patrons sont-ils rémunérés en fonction du nombre de personnes qu’ils dirigent ou en fonction du budget qu’ils contrôlent?

Et combien d’évaluations sont-elles effectuées sans considérer les pertes réelles et futures de l’organisation ou les dommages irréparables à ces subordonnés qui ont peiné sous le joug d’un gestionnaire qui ne pensant qu’à son bonus?

L’écart entre le plus bas salarié et le patron le mieux payé de l’entreprise n’a cessé d’augmenter depuis les dernières décennies. Une tendance lourde qui s’est accentuée jusqu’à atteindre un niveau complètement inacceptable !!

Que le patron gagne plus qu’un employé a un certain sens. Au niveau des responsabilités des heures travaillées, etc. Oui. Lorsque le patron est aussi le propriétaire de l’entreprise, le risque associé aux décisions mérite compensation.  Mais, lorsqu’un dirigeant gagne des dizaines, voire des centaines de fois plus que l’employé de base, lorsque ce dirigeant ne fait que gérer l’argent des autres, ne reste en poste que quelques années et ne voit jamais les conséquences de ses actes, bonnes ou mauvaises, lorsque le dirigeant obtient en plus des actions de la compagnie envers lesquelles ses décisions à court terme augmenteront davantage sa rémunération… il y a un problème.

Un gros problème!

Malgré les apparences, son humanité le fera pencher vers sa «survie» et son bien-être avant celui de l’organisation. Personne n’est à l’abri de ce comportement. 


Tout homme a son prix… mais ce n’est pas toujours de l’argent.

John Wyndham


Mais c’est souvent de l’argent!

La valeur d'un patron

En regardant les graphiques ci-dessus on voit que la tendance à l’exagération a commence dans les années 80. Ceci correspond également au debut de la philosophie du «Trickle down economy», le concept que plus les riches s’enrichissent et plus ils dépensent et remettent en circulation leur argent pour le plus grand bénéfice de la société. La déréglementation qui a accompagné cette philosophie et endossé par Margaret Tacher et Ronald Reagan a tellement affecté les esprits que les «riches» ont accumulé une richesse démesurée (400 % de plus qu’en 1980) qu’ils ne pouvaient plus dépenser assez… ah la misères des riches. Ah oui, le salaire moyen des autres, les 99 % sous les plus riches, a aussi augmenté de 10-30 % pendant la même période.

La valeur d'un patronCe déséquilibre qui ne fit qu’augmenter au fil des ans eut des conséquences au niveau social bien sûr, mais également au niveau organisationnel. En effet, comment un employé peut-il raisonnablement oser élever la voix sans crainte de représailles quand le grand patron peut sabrer 10,20 ou 30 % de la main-d’œuvre pour satisfaire l’avidité des actionnaires?

Comment un être humain normal peut-il être convaincu que sa valeur intrinsèque est 10,50, 250 fois supérieure à un employé qui émet une suggestion surprenante et apparemment incongrue?

Comment un être humain normal peut-il devenir si déconnecté de la réalité au point de ne plus voir, de ne plus entendre et de ne plus réaliser que cet employé est en fait la base et la fondation de son succès par le travail acharné quotidien qu’il accomplit 

En effet, le Grand Patron, malgré son expertise, ses compétences, son expérience, ses succès professionnels et financiers est à la merci du travail et de la bonne volonté de ces mêmes employés qu’il dénigre et ne respecte pas.

Vous comprenez que je généralise.

Vous comprenez que j’exagère pour clarifier mon propos.

Vous comprenez que si vous avez lu jusqu’ici vous ne faites pas partie de cette catégorie de patron. 

Ou vous vous sentez concernés et voulez faire une différence…

Ou vous êtes masochistes et pensez déjà à faire un commentaire cynique et vitriolique pour dénoncer mon manque de perspective et de compréhension…

Malheureusement, des récentes enquêtes démontrent que les entreprises profitent de toutes les opportunités pour augmenter leurs profits… et la rémunération de leurs dirigeants en conséquence.

Lors d’une récente conversation sur l’avenir de nos organisations et du besoin de ré-équilibrer nos sociétés, un de mes interlocuteurs m’a fait remarqué que la déresponsabilisation des organisations envers leurs employés avait commencer lorsque celles-ci, en collaboration avec les gouvernements de la planète, décidèrent de responsabiliser les employés au niveau de leur prestation de retraites. Le concept d’épargne obligatoire pour préparer la retraire au lieu de laisser les entreprises s’occuper de la vie de leurs employés post-carrière. Ces entreprises qui s’engageaient à verser une pension à leurs employés, en échange de leur travail et de leur loyauté. Ajouter à ce grand changement de mentalité la notion de «trickle down economy» et de déréglementation et vous obtenez la situation qui perdure depuis plus de 50 ans dans nos sociétés.

  • La croissance à tout prix
  • L’augmentation des profits aux dépens de la qualité des produits et services
  • La négligence des conditions de travail
  • L’absence de loyauté des entreprises envers leurs employés et réciproquement le désengagement des employés et les démissions massives

Oui, je simplifie.

Rien n’est aussi simple.

Mais à force de faire des liens entre les événements, on finit par avoir une perspective différente.

Rien n’est simple aujourd’hui’hui,

  • Commerce global. 
  • Interaction en continu grâce au web et aux réseaux sociaux
  • Communication instantanée grâce aux téléphones cellulaires et les satellites de communication

Tout bouge.

Tout?

La résistance aux changements de structures et à la hiérarchie implantée depuis la révolution industrielle est encore bien présente.

Mais ça aussi, ça bouge. Lentement, inexorablement.

Nos grands défis sociaux seront peut-être les catalyseurs nécessaires à l’énorme crise climatique, sociales, démographique et anthropologique qui s’amorce. 

Les vagues de chaleur intenses et les feux qui affligent nos forêts continueront… à moins que le feu de justice et d’équité qui nous habite ne soit ravivé.

Les grands glaciers de l’Antarctique continueront de fondre tant que le coeur de nos dirigeants et leurs banquiers ne fonde à son tour.

La valeur d’un patron…

Je rêve d’un jour où, comme dans certaines organisation avant-gardistes, tous les patrons du monde seront évalués par leurs employés et seront rémunérés selon la valeur perçue par leurs employés et leur impact sur la société qui les entoure.

Selon leur performance présente et passée… mais aussi selon l’impact potentiel sur les 7 générations subséquentes

Et si la rémunération étaient attribuée en partie à partir de la 10eme année suite à leur départ? Un partie maintenant pour vivre adéquatement et le reste… dans 10 ans… ou plus. Pour les 7 générations qui suivent… pour donner au suivant.

Ah, mais je rêve…

Ou non…


Suggestion de lecture!

Le livre de Niels Pfleaging que j’ai eu le privilège de traduire!

S’organiser pour la complexité! Disponible dsur Amazon.ca 

 

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