Pas à mon niveau!

Ah bon?

C’est ce qu’on m’a répondu lors d’une discussion à propos de l’achat de livres d’Affaires que je proposais.

Un peu de contexte : je fais du ménage!

J’ai commencé à lire des livres sérieux en 1998. Oui, je sais, il était temps! J’avais 34 ans et je regardais de bien haut les gens qui «perdaient» du temps è lire autre chose que de bons romans! Après tout, on passait déjà pas mal d’heures au boulot à lire des rapports et des textes d’opérations, pourquoi on en passerait encore plus à lire des «business books!

Quel con!

Le premier livre que j’ai lu volontairement fut “mes valeurs, mon temps, ma vie “de Hyrum Smith,volontairement, car je devais ensuite suivre une formation sur la gestion du temps et, comme je ne voulais pas manquer mon coup, je plongeai dans cette lecture. WOW!! Une surprise! Quelle découverte! J’ai par la suite acheté plusieurs autres livres du même acabit donc celui de Stephen R. Covey ‘The 7 habits…’ un classique!!

Ce n’était que le début!!

J’étais maintenant accroc et divisais mon temps de lecture entre romans fantastiques et sci-fi et les ‘business books’ sur lesquels je levais le nez quelques mois plus tôt!

J’achète des livres comme on achète des croustilles!

En moyenne 1-2 par semaine. J’en lis environ 1 par semaine. Eh oui, vous avez vu juste, certains s’accumulent dans ma pile À LIRE. Il y a même un mot pour décrire ce comportement : Tsundoku. Il paraît que c’est bon signe en fait!

Bon. Tout ça pour dire que j’ai beaucoup de livres dans mon bureau professionnel et autant dans ma bibliothèque personnelle. Et comme en témoigne ma barbe peu fournie, mais très blanchie, je vieillis et me demande si certains volumes ne seraient pas plus appréciés dans une autre bibliothèque que la mienne. Je refuse de les jeter pour faire de la place et je suis complètement soufflé par les bibliothèques publiques qui refusent les dons!

Ces livres ont une grande valeur!

Je les ai achetés, lus, consultés, annotés dans certains cas et ils renferment tous ces merveilleux bookdarts sophistiqués qui m’apportent un plaisir fou quand je les glisse vers un passage mémorable. J’ai donc décidé de vendre mes livres au rabais.

Je les offre aux participants de mes nombreuses interventions et Collectifs de Réflexion 

J’en sélectionne 10-20 en considérant le public qui assiste à l’intervention et je les propose aux gens à prix modiques. La valeur réelle de ces livres lorsqu’achetés neufs est 2-4 fois le prix que je me demande. La valeur d’un livre qui vous est recommandé est encore plus grande, car le risque de déplaire et d’être non pertinente baisse à cause de cette recommandation.

En d’autres mots, si je vous propose un livre, c’est que 

    1. je l’ai lu
    2. je l’ai conservé des années à cause de sa valeur
    3. je crois que ce livre va vous servir 

De plus, j’offre un bénéfice additionnel à mes clients : sachant que certains hésitent, je leur offre un remboursement complet et inconditionnel s’il s’avère que le patron refuse de leur rembourser la dépense professionnelle.

Ah oui, je dois mettre un peu de contexte…Quand on parle d’argent, je deviens ‘pushy’. 

Tout a commencé quand j’ai offert à mes clients mon premier livre sur la gestion du temps et des priorités. En rupture officielle de stock, mais selon votre vitesse et votre niveau de fanatisme pour mes livres, il m’en reste quelques copies!

J’étais tellement fier!! Un livre publié!!

Pour 20 $ mes clients pouvaient en avoir une copie avec une dédicace sans frais! J’ai reçu des félicitations par dizaines! Par courriel sur les réseaux sociaux et même en face à-face! Les gens prenaient le livre, le feuilletaient, lisaient quelques passages en souriant… et le remettaient sur la table!

Je n’en revenais pas!

HEY!!

C’est MON livre!

Mon PREMIER livre!

Ce n’est pas rien!!

Et seulement 20 $! Presque symbolique, car le coût de l’impression et le temps pour la mise en page en faisaient un projet à retour sur investissement presque nul. Et presque personne n’achetait!

Je ne comprenais rien! On parle ici de participants, de clients, qui travaillent pour de grandes organisations et dont les budgets de formation incluaient entre autres leur présence en ce jour ainsi que leur salaire… 20 $ ne pouvait être la raison de leur hésitation?

Eh bien, si!

Pas le montant comme tel. La décision d’acheter et l’idée de demander un remboursement à sur boss!

Ceci me poussa à poser des questions

L’extrait suivant provient d’un article que j’ai écrit il y a presque 10 ans en 2013.

Le coût d’une décision


Lors d’une rencontre où les mêmes clients se retrouvent ensemble pour discuter d’un thème commun dans un format de communauté de pratique, je leur ai demandé combien d’entre eux étaient certains de pouvoir se faire rembourser l’achat d’un de mes livres acheté impulsivement sur place. Le nombre de mains levées était étonnamment bas. La raison invoquée : diminution de budget. On parle ici d’employés de compagnies internationales dont le chiffre d’affaires dépasse la centaine de millions et d’un livre de 20 $.

Devant ma surprise, on m’a assuré qu’aucune dépense n’était admise sans autorisation préalable. Une autorisation préalable pour une décision de 20 $?!?

Je leur ai alors demandé s’ils avaient déjà clarifié avec leur patron quelle était la limite en dollars de leur pouvoir décisionnel, c’est-à-dire, quel montant pouvaient-ils engager au nom de la compagnie, au bénéfice de la compagnie, sans devoir demander une autorisation. Dans la grande majorité, ce montant est zéro.

Devant mon incrédulité, j’ai demandé : ce montant est-il perçu ou réel? Avez-vous demandé, directement et spécifiquement à votre patron quel était ce montant ou percevez-vous que vous ne pouvez dépenser sans permission?

AHA !

Personne n’avait demandé de clarification.

Le test était simple : demandez! Osez demander!

Comme j’ai la chance de revoir ces personnes quelques fois par année, je me promettais de faire un suivi sur la question lors de la prochaine rencontre.

Suspense! J’attendais avec impatience et appréhension la réponse à ma question. Non pas ‘quel est le montant pour lequel vous pouvez dépenser sans autorisation?»

Non, une question encore plus simple : ‘Avez-vous demandé à votre patron quel est le montant……?

Je m’attendais à plusieurs ‘non’. Je n’ai reçu que des ‘non’.


Conclusion : les gens sont convaincus qu’ils ne peuvent dépenser sans demander la permission à leur patron.

Et ils n’osent pas clarifier la situation avec leur boss! Quand je mentionne ceci à leur patron, je ne reçois que des regards incrédules!

Les gestionnaires n’en reviennent pas!

Mais lorsque je leur demande s’ils ont eux-mêmes clarifié la situation, les limites d’autorité avec leurs employés, les patrons cessent subitement de parler : non. Ils ont assumé que c’était évident.

Tout employé a un certain pouvoir décisionnel. Cette évidence n’est pourtant pas communément comprise.

D’où mon pseudo étonnement à la réplique en début de page.

‘Pas à mon niveau!’

Ce fut la réponse de ce participant dynamique qui avait 4 livres entre les mains. Valeur totale de 105 $. Valeur demandée de 60 $.

‘Je vais prendre le moins cher…’

Mais, rétorquai-je, tu vas te le faire rembourser?

‘Oh non! C’est une dépense personnelle. C’est pour mon développement professionnel.’

Bon, me dis-je, au moins l’intention de se développer est assez forte pour dépenser le prix d’une pinte de Guinness (avant pourboire). Ce genre de réponse, prévenant d’un participant dynamique et allumé, me fend le cœur. Si celui-là a peur de faire une dépense professionnelle au nom de sa compagnie et de demander un remboursement, comment les autres, ceux qui n’osent même pas assister è des formations, peuvent, chaque jour, prendre des décisions cruciales au nom de leur organisation?

À part obéir et faire seulement  ce qu’on leur demande, comment une organisation peut-elle grandir (par grandir dans le sens de croissance éhontée… grandir comme dans développer et évoluer!).

Comment un individu peut-il se développer avec cette peur organisationnelle dans le bas ventre? Une peur paralysant au point d’hésiter à faire l’acquisition d’un livre de 10 $?

Et ce, sans risque puisque je leur offre de les rembourser si le patron refuse. Le seul risque est de se faire dire non par le boss!! Mais pour cela, il faut au moins poser la question!

Je n’ai pas lancé ma réponse habituelle… cela aurait été trop cruel, car après tout l’intention était pure et noble. En général je réponds, ‘si tu es convaincu que ton patron ne te remboursera pas, c’est donc que ta valeur à ses yeux est moins que la valeur de ce livre.’

Ce à quoi les gens me lancent un regard horrifié et me disent. Non, ce n’est pas ça…

Mais oui… c’est ça!

À leurs propres yeux d’employé, ils sont convaincus que le niveau de confiance accordé par leur patron est exactement cela!

Oui. C’est dur à accepter.

Mais n’est-il pas temps que ‘ce n’est pas à mon niveau’ soit banni du processus de décision?

Et que ce commentaires soit aussi évincé de la psyché organisationnelle.

OUI, c’est  ton niveau.

Parce que cette décision TE concerne.

Parce que TU dois te développer.

Parce que TOI seul peux savoir ce qui est nécessaire et bon pour toi.

TOI.

Alors oui…

c’est à TON niveau!


Suggestion de lecture!

Le livre de Niels Pfleaging que j’ai eu le privilège de traduire!

S’organiser pour la complexité! Disponible dsur Amazon.ca 

 

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